Rencontre du contretype

Tout doit s’effacer

« Ce soir là, j’ai compris », Ingeborg Bachmann, Malina1.

Pour l’installation du CCP2, hormis les Sylves, dont l’ouvroir restera d’encadrer, comme il fut stipulé par le texte intitulé L’Ancre et la crémaillère, la capacité de production immatérielle d’un chalut virtuel, et pour aboutir le projet Antécimaise, il est probable que, à l’instar de César, PasPAR4 compactera, en trois grands volumes d’une dimension (L. l. H.) à déterminer, l’ensemble des isolats objectivés par les Apomorphies ; soit, à l’issue des trois cimaises (de l’actuelle entité d’accrochage intitulée « Anté »), qui aura lieu courant 2018, à gauche un premier volume comportant les quarante-huit stations du Collectif Antécimaise, au centre un second parallélépipède rectangle incluant les trente-deux stations du Collant, enfin, pour ouvrir la série à un hypothétique futur (« à une époque où les livres, depuis longtemps disparus, évoqueraient seulement un passé effroyablement ancien et comme sans parole »3), un troisième et dernier panneau embouti, à droite, accumulant en un seul bloc compact les cinquante-cinq stations de PasPAR4 d’ores et déjà repliées sur elles-mêmes : justifiés ou pas selon le site, ainsi que l’éclairage, affiliés au bloc de Duprat (du béton à la « consistance nuageuse », « à la surface duquel on croit discerner une sorte d’écume vivante, les restes passés d’un paysage, d’un ciel »4), aussi bien la saison, c’est-à-dire disposés linéairement ou non, ces trois volumes ne sauraient être jointifs.

En cas de vernissage, trois ordinateurs portables seront placés sur des supports (d’abord un support mural télescopique, du modèle de ceux qui sont destinés à supporter un écran TV ; ensuite, seule exception à la règle, et dûment électrisée au moyen d’un néon émettant dans ultraviolet, l’une des sculptures évoquées par le texte du Collant au singulier ; enfin du mobilier liturgique : une chaire à l’effigie d’une cage thoracique en bois d’aulne et de bouleau d’une part, d’autre part de hêtre et de marronnier, plus précisément dans les bois précités, les quatre faces taillées d’un analogium supportant une case avec, pour la connectique, un plan rabattable incliné sur lequel serait ouvert un troisième laptop) ; ils permettraient que soient parcourus par le public les hyperliens choisis de la série des 3 × 3 poèmes intitulés e-Lol5, également dédiés à HD.

Au regard de chacun des pavés droits des Apomorphies compactées, chacun de ces ordinateurs comporterait trois et seulement trois de ces e-Lols à fourreau d’hyperliens (l’un correspondant au pavé Collectif Antécimaise, le suivant au pavé Collant, le troisième au pavé PasPAR4) ; ainsi que le sera l’interface du site Antécimaise une fois le projet abouti, ces poèmes « trichoptères » seraient, ensemble sur chacun des écrans, disposés trois à trois en une seule mise en page.

Entré en photographie, sans « objet a » autre que l’exuvie des mots, par la sculpture au moyen d’une fiction buztingorrienne (un lieu où nous n’avons jamais mis les pieds, sinon a posteriori et à seule fin de vérifier le texte de Zuria), ainsi Antécimaise en ressortirait-il, avec pour projet d’écarter la tentation d’une « carrière artistique », au moyen d’une performance poétique PasPAR4trienne.

Merci de votre attention.

Pour PasPAR4,

Pascal Parent.

 

 

1. « Ce soir là, j’ai compris, si je ne le savais déjà, que je ne tenais ni à l’art, ni à la technique, ni à ce siècle, que je ne me pencherais jamais sur aucun des contextes, problèmes et sujets de ce débat ; en revanche, j’eus la certitude que je voulais Malina et que tout ce que j’avais envie de savoir devait venir de lui. » Ingeborg Bachmann, Malina (1971), page 12 de l’édition française de 2008, Le Seuil.

2. Compactage contre-productif.

3. Maurice Blanchot, Le pas au-delà.

4. Catherine Perret, L’atelier de Duprat.

5. Lingam obscurément lumineux.