Forme 11

TS (esquema s

incrónico) d’une appli
cation matérielle desti
née à l’enfant des classes dépo | | édées incultes Fa
briqué en Chine et distri
bué sous licence à Barcelone (Espagne) 130503ZN

Landscrape 1 – recto

Landscrape 2 – verso


2 réflexions au sujet de « Forme 11 »

  1. Toc toc toc !

    « Comme de longs échos qui de loin se confondent
    Dans une ténébreuse et profonde unité,
    Vaste comme la nuit et comme la clarté,
    Les parfums, les couleurs et les sons se répondent. »
    Charles Baudelaire, Correspondances.

    « On ne s’étonnera donc pas que la pratique du pseudonyme fasse rage chez ces pseudo-pionniers, marchandises avariées qui veulent faire illusion en changeant d’étiquettes. »
    Jaime Semprun, Précis de récupération.

    « Maria ! Maria ! Maria !
    Laisse-moi entrer, Maria ! »
    Vladimir Maïakovski, Le Nuage en pantalon.

     

    Le Ticket de l’âme

    Étais-je chassé de l’un des paradigmes de l’art ?
    En entrant à MACparis printemps 2016, Espace Design Bastille (un lieu exquis, ancienne quincaillerie-serrurerie Vallerant m’a-t-on dit, la serrurerie Stremler et Loiseau étant le successeur), je n’imaginais pas m’égarer, ni surtout vendre mon « âme » au diable.

    Dominique m’accompagnait.

    Naïvement j’imaginais qu’il ne fallait pas toucher, ni corrompre l’œuvre (nommons-là Anne) par quelque moyen que ce soit ; j’allais donc être déçu. Il m’apparut qu’à gauche une pesée, à droite un larynx étaient au client proposés. La stratégie était prête, et le ressort tendu.

    Deux m’entreprirent. Elle et Lui.

    Ils voudraient prendre la mesure totalement défoncée de mes papiers-parents, c’est-à-dire la corruption de ces époques qui les traversaient sans qu’ils les comprissent. (Au moyen du néon ou de la voix, du mouvement ou du bon sentiment, le chaland de l’art est bonnement bonimenté, et le capitaine à l’entrée du temple « EDB » est à veiller au grain de son arche.) Anathomie mit alors dans le plateau de gauche une plume blanche, esprit croit-on aliéné à l’air, par lequel (mais assez rêvé). Dans celui de droite il faut souffler1.

    Entre ces jambes d’os et de fil de fer, ainsi qu’ailleurs Albert Ayler le fit, attisons donc l’oracle — ou son vaticinateur machinique.
    Hé ! moi aussi j’ai tripoté la mémoire de la cendre sur les bûches rouges et noires d’un temps jaloux ! Ces morceaux de bois calcinés dans le port de la Grosse Pomme2 — ou au fond du canal de la Deûle —, les ai-je pour autant noyés3 ?

    Je demanderais bien à l’exuvie d’humanité qui refuse les imagos que l’époque a à lui proposer, mais l’exuvie refuse de répondre aux nombreux SMS de Pôle emploi et de ses partenaires. A-t-elle besoin d’un mot d’excuse ? Je demanderais bien à… Larousse tiens, qui sème à tous vents ! Ou à Wikipédia…

    Les hanches oscillent.

    L’oiseau ou sa partie s’anime, on a le poids : le dispositif psychique est-il pondérable ?
    L’unité est-elle aussi — surtout — fragments ?
    Après quelque répit, le dit pythique informatique évide une sorte de compte, et on a plus ou moins tôt son verdict en main (et sous les yeux si l’on veut).
    Avec un ego revigoré, on se surprend tout content (c’est le jeu, faut jouer avec l’artiste, et ça passe bien pour qui peut bêtifier l’un de ses segments de biologie en une interaction prétendument bénie).

    L’appareil psychique s’allonge, et l’ombre de l’histoire lui va bien au corps.

    C’est un compte-rendu sémantique avec quoi est traduit « votre » poids. (Mais c’est assez poétique — une poésie datée, certes, et bon enfant de chœur —, et spirituel4.)
    L’oracle a délivré son « synchronisme jungien » : est-on en phase, et dans le Tao ?
    Je ne sais pas, moi je demanderais bien à Ulrike von Levetzow ou Meinhof, et peut-être aussi à Ingeborg Bachmann, mais elles ne sont plus là…

     

    Toc toc toc !

    « Camembert, voulez-vous un camembert ?… »
    Daevid Allen, Camembert électrique.

    « Tout en pissant, le mec continue à la faire chier :
    T’entends ce que j’te dis ? »
    Jean-Louis Costes, Viva la merda.

    « J’ai fumé de l’eucalyptus
    Et je m’en vais à la dérive
    Fumant comme une locomotive
    Avec aux lèvres un rictus »
    Henri Cor, Philippe Olive, Le Tango stupéfiant.

     

    Un tour de nostalgie

    Une fois pris, on continue. Du tao à la rota, il est temps de délicatement saisir à droite la patte de l’oiseau et la faire tourner afin que la voix s’envole dans les airs.
    (On va de « o » à « i ». Bah ! de « I » à « O » peut-être que ça casse, ou ne chante pas ? Je ne sais pas moi, je demanderais bien à Robert Desnos ou à Marcel Duchamp, au professeur Choron ou à Cavanna, mais ils ne sont plus là… j’ai fait antédextrotrogyre : trois quarts de tour à gauche, arrêt sur « i ».)
    Ce jeu d’ego est-il vraiment au niveau du bon goût sans bobo bleu plus bleu que bleu sans le petit ? Il va sans dire que, pour ceux qui en jouent, ils ne l’offriront qu’à l’urne ou l’un des leurs : c’est pas un de ceux que les petits enfants des cités du siècle dernier en cours trouveront devant l’écran de leur ordinataire (y’a plus de cheminées dans les banlieues, c’est bien cornu). Mais qui sait, je demanderais bien à René Char ou à Paul Celan, et peut-être aussi à Ghérasim Luca, mais ils ne sont plus là…

    Pour revenir à l’oiseau bleu, qui n’est pas toujours de la fumée de théâtre maeterlinckien, c’est l’autre partie du dispositif pneumatique, les tables hugoliennes et « Madame Blavatsky » qui chantent par la voix de Fréhel, ou de Marie Dubas.
    Moi j’ai eu la version de 1936 de La Coco, intitulée Le Tango Stupéfiant. Pour les hanches sur les hauts des quilles béarnaises — et sans passer pas la case du camp de Gurs — desquelles j’ai soufflé et les dés pipés de mon « âme » (je suis un initié mallarméen, ne le dites à personne… ha ha ! la page est le haut-lieu de mon expiration sémantique et le PQ celui de mes transits), je ne vous dirai pas : secret-sacré ! Lol ! En fait, pour dire vrai, c’est que je ne sais rien de mon « âme » ; aussi vais-je aller demander à Nathalie Quintane ou à Jean-Claude Pinson, à Mathieu Brosseau ou à Fabrice Thumerel, à Didier Eribon ou à mon beau miroir, dis-moi5 beau miroir qui est la plus belle…

    Votre très dévoué factotum.

     

    1a. Pour ma part, c’est sans me dérober à l’invitation que j’aurais bien proposé mes fonds, mais le lieu ni le protocole ne l’eussent permis ! Ainsi « souf », ce poids posé sur le plateau de gauche de la balance mécanique étant manifestement une plume blanche, est-il, mutatis mutandis, égal en tout point à la masse de « fler » qu’accueille l’autre plateau. La question est ici de l’ordre de la précision, et donc de la fiabilité du dispositif mécanique-anatomique : laissé libre d’aller jouer les partitions proposées, le « fler » à haute teneur en méthane de mon sphincter externe décomplexé aurait-il été un faiseur d’air allant reposer sur le plateau de droite ? Pour cette seconde « plume », la couleur n’est pas précisée. Peut-être est-elle blanche, et alors, tel un silence en politique — ou en art, lorsqu’il est en accord avec la partition —, sa durée est de l’ordre de la demi-pause ; ou noire en deux doubles croches et un quart de soupir ; ou brune en un demi-soupir… Est-ce à dire dans l’air du contretemps ? (La sourdine est assez, pour ma part, l’entrouvert portail d’un arc-en-ciel accidenté.) La couleur du souffle et, partant, de l’appareil à souffler du vide évidemment eussent alors enfin disposé d’une actuelle pesée ! (Toutefois, tous genres littéraires ou non réputés tels confondus, précisons que de très grands souffleurs — à commencer par Charles Baudelaire pour la poésie et Henri Cor pour la chanson — pourraient en rajouter con brio.) Puisque, en effet, la première plume du verbe est dans le plateau de gauche de la balance, dans le cas particulier d’un cul pétant dans celui de droite il ne serait plus inconcevable d’omettre absolument le second « f » du verbe « souffler ».

    1b. Démonstration lacano-federmanienne : exigeant un apport pneumatique pour s’incarner, « f » est, à proprement parler, le support « spirituel » (au sens de sémantique) aérien du mot plume ; évaluant la masse animique au moyen littéral d’un fier poids-plume au cul goudronné d’un visiteur inversé, « fler » sans « f » laisse un « ler » touristique. Est-il, ce « ler » dûment délesté de son « r » dès lors qu’il émet un pet, « spirituel » ? Je l’ignore et demanderais bien à… (Pour ne pas alourdir cette note, il conviendrait d’éviter de décliner — nom, prénoms, titres et qualités — la liste des référents en la matière.) Ainsi, fides quaerens intellectum, son « r » s’étant évaporé et la voyelle « e », non accentuée, acquérant l’accent de l’air parti, ce « ler » deviendrait-il ipso facto un « lé » de papier peint ? (Un grand mea-culpa pour l’usage a priori excessif de la locution latine.) On ne vous dira pas où dans le bleu du ciel le « r » s’en est et allé, s’il a pu rejoindre ou non les sons sortis des pantalons du treizième apôtre, ni si le « f » est tombé dans de la glaise merveilleuse ou honteuse, ou, au moyen d’un siphon puis d’un égout, s’il a navigué d’un lieu retiré destiné à la satisfaction d’un besoin naturel vers une centrale d’épuration.

    1c. À ce point de notre démonstration, l’internaute égaré par cette note en forme de post-scriptum est invité à consulter un vade-mecum. Évitant de s’attarder devant la penderie du vestibule dans laquelle imperméables et parapluies, manteaux en gabardine et autres moyens de protection contre les intempéries attendent les frileux, à la condition de vérifier qu’au dérouleur des vécés restent quelques feuillets immaculés, à l’audacieux il est loisible de suspendre un (ou plusieurs) extraits de ses écrits. (Décrocher l’un des nombreux cintres libres se trouvant dans la partie gauche en bout de tringle, y suspendre un morceau de texte équivalent au poids de sa subjectivité.) Dans ce cas, italique ou romain, maigre ou gras le caractère aidant à choir de la typographie, les maculer aux moyens – c’est au choix – du fichier son, de la syntaxe ou du style, en y injectant de la cimaise HTML ou CSS et tout autre coupure, espace ou collage appropriés ou non. Il s’agit en effet de sortir de la marge, hors du livre, et non de retomber dans le rectangle ou le carré blanc de la page, assimilable aux quatre murs d’un lieu d’aisance et de méditation. Pour le « Viens avec moi… » (succédant au « Qui est là ? »), c’est ici que l’on frappe (la sonnette est hors-service) à la porte de l’appartement des éditions Téci afin d’y déposer de virtuels tapuscrits : dans l’une des chambres à coucher, il y a une penderie.

    2. Id est NYC.

    3. C’est pas la faute des Renseignements généreux.

    4. Entendons-nous : « esprit » est à mot, pensée, dématérialisation, objet de la technique ce que le mot « âme » est à souffle, air, pneumatique.

    5. De-Phazz, A Taste Of Chocolate, 2001.

     

  2. Fabula

    « Il ne s’agit donc pas ici de la constitution d’un “soi” convenablement fortifié contre les passions, et qui trouve son plaisir dans la privation de la douleur, mais d’un “soi” qui ne cesse de se remettre en jeu, qui se conquiert dans un équilibre instable et dynamique. Au poète, rien ne semble moins désirable que l’apathie. »

    Jean-François Puff, Poésie et subjectivation (Fuir l’asphyxie: ressources du concept de subjectivation en poésie), Fabula, 8 mars 2010.

    Osé-je ajouter du patronyme de la douleur ? Douleur plus essentielle : une ferveur empêchée. (Il ne s’agit donc pas ici de la constitution d’un “patronyme” convenablement fortifié.) Alors remplacez-le par qui vous voudrez, car nous refusons de collaborer.

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